Commentaires de films faits par pwachevski
Répliques de films par pwachevski
Commentaires de films appréciés par pwachevski
Répliques de films appréciées par pwachevski
Le début du film n'est pas trop mal, tout du moins catchy et dans la continuité de ce pitch totalement décalé. Mais une fois que l'effondrement se produit, c'est le vide intersidéral. En fait, au lieu de développer l'intrigue, on tourne en boucle sur les 3-4 mêmes blagues (déjà peu amusantes ou de bon goût la première fois), ce qui rend le film peu intéressant, pas très drôle et même longuet. La situation n'évolue quasiment pas de tout le film, alors qu'on aurait pu développer plein de choses
Puis surtout, ce n'est tellement pas crédible ! On dirait qu'on a tout fait pour que les personnages aient les réactions les plus débiles possibles. Vraiment trop burlesque et à prendre au 1000ème degré pour moi. Le tout avec des acteurs, eux aussi, dans l'excès le plus total dans leur jeu, une réalisation très quelconque et visiblement aux moyens limités.
Bref : je savais que ça n'allait pas être un grand film, mais ça aurait pu être un film sympathique quand même. Au final, je trouve qu'il n'y a pas grand chose à sauver.
J'aurais aussi préféré un film plus franc, plus direct, qui ne se perd pas dans les métaphores (les pommes, les ponts...), qui s'avèrent piégeuses, car peuvent vite faire basculer le film dans le cliché ou dans le too much. On se perd aussi dans les sous intrigues secondaires, qui font dériver le film sur d'autres thématiques, en soit intéressantes, mais on n'a pas la possibilité de les traiter, donc le rendu n'est pas intéressant
Après, si ce n'est pas totalement le film que je souhaitais voir, je l'ai quand même trouvé intéressant dans l'ensemble et j'ai quand même passé globalement un bon moment. Je ne peux pas nier non plus que ce soit du beau cinéma, avec une réalisation et une interprétation très soignée. La scène de l'accouchement, quasiment au tout début du film, donne le ton : je n'en avais probablement jamais vue d'aussi réaliste au cinéma. Et si ce n'était pas suffisant, on se permet aussi une prouesse technique (plan séquence).
Vanessa Kirby a certainement été lauréate / nommée à de nombreux prix d'interprétation juste à cause de cette première scène, d'autant plus bluffante quand on sait qu'elle n'a jamais accouché dans sa vraie vie. Mais voilà, si c'est brillant et mérite le visionnage juste pour cette scène, ça l'est presque un peu trop, trop tôt dans le film. Ça rend malheureusement la suite, que ce soit l'interprétation ou le film en lui-même, un peu fade en comparaison. J'ai eu le sentiment que le film donnait tout, tout de suite, mais n'arrivait pas à garder sa puissance sur la longueur.
J'ai envie de souligner aussi la jolie performance d'acteur de Shia LaBeouf. Honnêtement ça me coûte de le dire, car c'est franchement pas un acteur dont je raffole. Il fait des choix de carrière intéressants, mais qui ne me touchent pas du tout, ses prises de position et excès me gonflent plus qu'autre chose et son ex-compagne qui l'accuse d'agression sexuelle plus ou moins au moment de la sortie de ce film, c'était le pom-pom. Mais pour le coup, je ne peux décemment rien lui reprocher dans ce film, où il propose un jeu tout en nuances et subtilités, alors qu'il a un personnage qui aurait facilement pu ne pas en avoir du tout ; où il permet à son personnage d'exister pour de vrai, malgré son statut de personnage non seulement secondaire, mais aussi de personnage objectivement moins intéressant que la mère : tout est dans le titre du film, on n'est pas là pour lui. Pour cette raison, je trouve qu'il apporte vraiment beaucoup au film.
Tout d'abord je tiens vraiment à dire que c'est avant tout un divertissement. J'insiste bien là-dessus dès le début de ce commentaire, car j'ai bien conscience que c'est le genre de thématique qui peut "faire peur" de prime abord. On peut se dire que c'est pas fait pour nous, que ça va être pesant ou trop intellectuel, qu'on n'a pas les prérequis historiques pour comprendre, etc. Pour le coup, vraiment, j'insiste, ce n'est absolument pas le cas. Je pense bien au contraire qu'on a eu une vraie volonté universaliste, pour faire un film accessible à tous. Je pense qu'on y arrive très bien. D'ailleurs, je précise aussi que ce n'est pas un film d'animation pour adulte, comme peut l'être Valse avec Bachir, sur la guerre au Liban. C'est un vrai film tout public, avec un niveau de lecture adapté à chacun, pour les enfants et pour les parents.
Et donc, je disais que c'était un film distrayant, rythmé et créatif dans sa narration. L'intrigue est prenante. Les personnages sont touchants et empathiques. Les images sont dépaysantes et la musique envoûtante. Techniquement, je trouve que c'est une belle réussite.
Évidemment, on ne peut pas parler de ce film sans parler de son message. Là aussi, j'ai aimé l'approche assez transversale du film. Au début et à la fin, on a une approche historique, qui permet de bien planter le décor, et d'inscrire la petite histoire dans la grande. Entre les deux, on se concentre juste sur la situation présente et individuelle d'une famille ordinaire. On y intègre des passages plus oniriques, que j'imagine inspirés de contes et légendes persanes. Bref, c'est aussi de ça que je parlais quand je disais plus tôt qu'il y a plusieurs niveaux de lecture : chacun y trouvera ce qu'il veut y trouver.
Le traitement est assez neutre. Pas ambiguë, attention ce n'est pas ce que je dis, mais neutre. On fait passer des messages importants, sur la condition féminine notamment, mais on ne martèle pas grossièrement le message. On décrit juste des situations objectives, et on laisse le spectateur comprendre. On ne se lance pas dans un débat idéologique. On se permet même l'audace d'un personnage de taliban empathique, quasiment sympathique
Donc, pour parler poliment, j'ai trouvé ce film d'une bêtise abyssale. Absolument rien n'est crédible, du scénario ridicule à l'interprétation des acteurs (pourtant de bons acteurs sur le papier). J'ai juste eu l'impression d'être prise pour une idiote en fait. Les films de super-héros ne sont pas par définition des films "intellectuels" on est d'accord, mais il y a un minimum. D'autant plus que ces dernières années, tout le monde a bien compris que non seulement on pouvait, mais même qu'on devait intégrer des thématiques plus sérieuses dans ces films. La demande du public va clairement dans ce sens, et même le paquebot Disney/Marvel l'a compris et a réussi, malgré sa lourdeur, sa transition vers ces films de super-héros un peu plus sérieux, et est même venu créer une vraie mythologie pour les fans. Alors comment ce "petit film", situé plutôt à la périphérie de l'univers DC, relativement indépendant de la saga principale, c'est à dire là où on peut se permettre le plus d'audace (exemple : le film Joker n'aurait jamais pu ressembler à ça s'il faisait partie de la saga principale, car il est trop différent de tout le reste) a fait pour passer à ce point à côté de cette demande du public, ça reste un mystère total pour moi.
J'ai eu l'impression désagréable de retourner 20-30 ans en arrière, à l'époque des films Batman par Tim Burton et Joel Schumacher, qui jouaient sur un univers bien plus cartoonesque, qui plaisait à ce moment, avant de finir par lasser le public. Une époque aussi où les personnages féminins ne servaient à peu près qu'à montrer leur cul - avis aux amateurs : c'est Margot Robbie qui s'y colle ici. Je pensais que kitchitude et le fail total du film Batman et Robin fonctionnait comme une alerte, un "plus jamais ça" chez DC. Eh ben visiblement non. Vous ajoutez à ça un rythme et un montage épileptique et une superposition de personnages tous plus inutiles et mal développés les uns que les autres, et vous obtenez un film en mouvement perpétuel mais sans aucune consistance, sans aucun fond, sans aucun intérêt.
Pour faire le lien avec le début de mon commentaire, il parait que THE Suicide Squad est bien mieux, pour ma part je vais juste croire sur parole les critiques, car je n'y aventurerai plus.
Sur ce point, le film m'a beaucoup plu, mais plus largement, c'est tout le travail de réalisation et technique qui m'a plu. On parle souvent de "male gaze", certains font toujours semblant de pas comprendre, bah ici vous avez le parfait contre-exemple. Ça n'empêche en rien de montrer des sentiments, de l'émotion, des femmes, et même des femmes nues, mais c'est fait d'une façon sensuelle, tendre, élégante, respectueuse et surtout jolie. La photographie est magnifique, les cadrages sont précis, rappellent tantôt La Leçon de piano, tantôt des tableaux de maître (même si à mes yeux La leçon de piano est aussi un tableau de maître). Les décors manquent peut-être un peu de richesse, mais restent tout à fait crédibles, tout comme les costumes. La quasi absence de BO peut être parfois un peu perturbante, et renforce je pense la lenteur du film - ce qui ne plaira pas à tout le monde. Mais en revanche il y a tout de même un très beau son, et des bruits de fond qui meublent parfois bien les scènes (le bruit du vent, de l'océan, d'un feu dans la cheminée, des pas sur le parquet,...).
Puis bien sûr, comment parler de la dimension technique du film, sans parler de la direction d'acteurs ? Ou plutôt en l'espèce de la direction d'actrices. Adèle Haenel, qu'on sait déjà être une excellente actrice, est en très grande forme ici.
Je regretterais tout de même le fait que je n'ai pas été complètement transportée par ce couple, qui ne m'a pas forcément beaucoup touché. Je n'ai pas eu le sentiment que le film cherchait vraiment à venir créer une émotion ou une empathie par rapport au couple en tant que tel. J'ai trouvé que l'intérêt du film n'était pas forcément ici, mais plutôt dans la façon dont il montre l'évolution de ses personnages et de leurs désirs. Plus qu'une romance, j'ai eu bien plus l'impression qu'on a cherché à montrer le désir féminin et la liberté. En soit, c'est hyper intéressant car c'est rare et on le fait très bien, mais je pense aussi que l'un peut aller avec l'autre. On aurait pu faire un film sur le désir féminin et une romance qui nous touche. Là je n'ai ressenti que l'un des deux aspects, ce qui ne m'a pas complètement transporté dans l'intrigue. Call me by your name (c'était du désir masculin, mais vous comprendrez l'idée) ou Carol ont, à mon sens, réussi à faire une romance qui nous touche, tout en réservant une place de choix aux sentiments et désirs de leurs personnages. J'ai classé ces deux films dans ma liste or, je dois donc logiquement classer celui-ci en dessous.
Sentiment que je n'ai pas du tout sur les films plus "posés" de la filmographie de Belmondo (sa mort récente en faisant la thématique du moment) qui gardent des scénarios crédibles et des thématiques intemporelles, même des décennies après ; A bout de souffle par exemple, en noir et blanc et qui date de 1960, donc 21 ans avant ce film, et pourtant plus moderne. Sentiment que je n'ai pas eu sur tous les films d'action avec Belmondo. L'avant-dernier en date que j'ai vu, c'est L'homme de Rio, que j'ai trouvé hyper distrayant, alors que là encore, le film a 15 ans de plus que Le Professionnel. Et peut-être plus cruel encore, que je n'ai pas du tout quand je vois d'autres films d'action des années 80. Que ce soit Rambo, Piège de cristal, Mad Max, Terminator ou Blade Runner, ça a vieillit aussi, bien sûr, mais on arrive toujours a trouver dans le scénario ou la mise en scène quelque chose d'intemporel auquel se raccrocher.
Après, ça n'enlève rien à la performance d'acteur indéniable de Belmondo, qui réunit performance du corps dans les scènes "sportives" et performance d’interprète dans les scènes plus bavardes. Quelques idées de mise en scène sont plutôt bien trouvées, et provoquent des scènes mémorables (la scène finale notamment). L'esthétique datée du film a même un certain charme, dans les décors, les costumes, les voitures,... Mais il m'a clairement manqué un scénario mieux écrit pour venir lier tout cela et me faire passer un bon moment.
Bref, je reproche finalement au film d'être trop dans la comédie, et de ne pas assumer ses ambitions plus dramatiques. Mais j'ai tout de même apprécié le message qu'il cherchait à faire passer, sa mise en scène pas incroyable mais propre, ainsi que la bonne dynamique entre ses deux acteurs principaux. J'avoue que sur le papier j'étais pas forcément convaincue, c'est deux acteurs que j'avais du mal à imaginer ensemble, mais finalement la douceur et la classe de Leïla Bekhti tempère parfaitement la folie d'Edouard Baer et créée un duo parfaitement équilibré.
Le film est même assez troublant de ce point de vue, car on sait qu'il est tiré d'une histoire vraie (non jugée au moment où le film a été fait), et même si on dit ne pas prendre parti, on peut parfois franchement en douter. J'ai ressenti bien au contraire une vraie volonté de remettre en cause les certitudes du spectateur, à lui faire se dire que les choses ne sont finalement pas si simples. Si on compare avec par exemple la série Braquo, on n'est pas du tout dans la même intention, parce que dans Braquo, on a parfaitement conscience et on assume totalement le fait que l'on suit des personnages qui vont trop loin, transgressent la loi, en poursuivant un objectif et un intérêt personnel. Ici, déjà les transgressions sont moins évidentes et choquantes, mais en plus l'objectif poursuivi reste toujours le maintien de l'ordre, ce qui tend clairement, pour moi, à légitimer leurs actions. En tant que spectateur, on n'arrive pas vraiment à condamner ce que l'on voit, et ce n'est personnellement pas l'image que j'avais de ce fait divers avant de voir ce film. Le sentiment de trouble est bien réel, pousse à la réflexion personnelle, mais pourrait aussi être désagréable à certaines personnes (d'autant plus si l'on prend en compte d'autres éléments, comme la vision clairement peu flatteuse qu'on donne de ces quartiers de Marseille). Pour ma part, je me dis que c'est une fiction, et que pour faire un film intéressant, on a logiquement romancés les choses et pris des libertés par rapport à des faits, que très honnêtement je n'ai pas la prétention de prétendre connaître, et qu'il ne faut pas forcément aller chercher plus loin ; mais je peux comprendre que le film dérange pour cette raison. On pourrait facilement le qualifier de "film de droite" quoi.
J'en parlais déjà un peu plus tôt, au-delà de ces considérations un peu intellectualisées, le film est et restera un très bon divertissement, ce qui est un vrai bon point. C'est "un film d'action avec un scénario" que j'ai pris un véritable plaisir à voir, et c'est peut-être le plus important. Il est très rythmé, avec une tension palpable et quelques touches d'humour surprenantes. Honnêtement, je n'ai pas vu le temps passer. La réalisation colle bien à l'esprit du film, par ses plans serrés et son montage vif, mais qui permet tout de même à certains moments de bien prendre conscience de l'environnement, et même de trouver une certaine beauté à ces paysages urbains. La BO est ne colle pas toujours à mes goûts personnels (Jul quoi...) mais est indéniablement très efficace, bien choisie, correspond encore et toujours à l'esprit du film.
Côté interprétation, c'est bien joué et on sent une bonne dynamique entre les acteurs, je ne dirais absolument pas le contraire. Après, il y a jouer bien et jouer un personnage intéressant, c'est deux choses différentes. Et je trouve malheureusement que l'écriture du film n'a pas rendu tous les personnages du film vraiment intéressants, ce qui limite forcément, à mon sens, l’interprétation. Notamment le personnage de Greg, qui est un espèce de colérique monomaniaque qui va râler du début à la fin du film : bah du coup, Gilles Lellouche fait le job, il passe tout le film à beugler comme un putois, mais ne peut jouer que sur ce registre, ce qui n'en fait pas une prestation mémorable pour moi. A l'inverse le personnage de Karim Leklou est presque trop discret et les personnages féminins sont trop secondaires. Et pour cette simple histoire d'écriture de personnage, je trouve que le seul acteur qui crève vraiment l'écran dans ce film, c'est François Civil, qui joue le personnage le plus complet et polyvalent. Par contre, faut vraiment arrêter de faire ça : le film se passe à Marseille, les quatre acteurs principaux sont tous franciliens, n'ont pas le début d'un accent du sud, et en soit c'est ok, on comprends sans mal qu'on ne peut pas caster QUE des acteurs marseillais. Mais si on les laissait juste parler comme ils parlent normalement et sans donner d'explication particulière, je suis sûre et certaine que ça passerait bien mieux qu'un François Civil qui dit avec son accent parisien "fada que tu es" en buvant un pastis...
Maintenant que j'ai dis tout ça, je ne peux nier cependant que j'ai eu un peu de mal avec la construction du film, qui met en parallèle une situation présente et des souvenirs. En fait c'est surtout la situation présente qui m'a dérangé, car j'avoue ne pas lui avoir trouvé un grand intérêt
On va commencer par le négatif, car en fait je n'ai pas forcément de nouveauté à dire. Cet épisode est guimauve et cucul la praline à souhait, on enchaîne les situations improbables et clichés
En revanche, je trouve quand même que dans la globalité c'est le divertissement le plus efficace que j'ai vu jusqu'à présent. Je ne me suis pas ennuyée en le regardant, ce que je ne dirais pas forcément des deux précédents (surtout le deux que j'ai trouvé très mollasson). Alors oui, ce n'est clairement, là aussi, pas d'une finesse incroyable, mais on joue sur les codes des films d'action américains, et on le fait bien. On aime ou on n'aime pas ce style, mais on ne peut pas nier qu'on va retrouver ce qu'on nous annonce dès le départ, à savoir de la baston assistée par ordinateur de façon relativement convaincante. Les enjeux sont bien posés et clairement exposés, à défaut là encore d'être très originaux. Le suspense est également mieux maîtrisé que dans les deux premiers films, car il est moins monomaniaque, linéaire ou noir ou blanc, appelez cela comme vous voulez, mais ça en fait un film à mon sens mieux écrit. [spoiler]Dans le film 1 la source de suspense c'était juste "est-ce que Bella va mourir ?" : non. Dans le film 2 la source de suspense c'était juste "est-ce qu'Edward va mourir ?" : vous nous avez déjà fait le coup, et on sait que non. Ici on arrive à instituer plusieurs sources de suspense : les nouveaux vampires, les Volturi, l'entente fragile entre les vampires et les loups garous, les sentiments de Bella,...[/spoiler] Même si on se fait pas trop d'illusion sur l'issue du film, ça a le mérite de tenter de brouiller les pistes et même de proposer un bilan parfois contrasté et pas uniquement positif. En dehors de ces scènes d'action, la narration se veut un peu plus dynamique, avec notamment l'usage de plusieurs flashbacks, qui ne réinventent pas la roue mais impulsent effectivement du rythme, tout en densifiant des personnages secondaires jusqu’alors totalement transparents.
D'un point de vue technique, on change encore de réalisateur, mais on s'inscrit toujours dans la même veine. On peut aisément imaginer que c'est en fait uniquement les studios et les producteurs qui ont eu du pouvoir sur l'aspect final du film, ce qui est jamais une conjoncture propice à la créativité artistique, que ce soit pour le réalisateur ou pour les interprètes ; et donc c'est reparti pour ce déprimant filtre bleuté, ces maquillages et lentilles de contact dégueulasses et cette direction d'acteurs approximative... En fait, je viens de comprendre ce qui me gène dans l'interprétation : individuellement ils sont pourtant pas trop mauvais, mais Kristen Stewart et Robert Pattinson ne savent pas du tout jouer ensemble. On sait tous ce qui s'est passé entre ces deux acteurs durant le tournage, mais pour le coup, avoir été en couple dans la vraie vie ne semble pas du tout avoir aidé à former un couple crédible à l'écran, bien au contraire, car c'est justement dans les scènes "d'intimité" (pourtant méga soft, c'est un film pour ados américain, quoi) qu'ils sont les moins crédibles. Ils ont juste l'air gêné, en fait, de faire ça devant une camera, et en tant que spectatrice, j'étais gênée pour eux. Alors qu'à côté de ça, quand Kristen joue avec Taylor Lautner, elle fait une prestation honnête, et c'est d'ailleurs pour cela que j'ai trouvé le 2 globalement mieux joué, car elle a très peu de scènes avec Robert. Robert à moins de scènes sans Kristen, donc c'est plus difficile d'avoir un avis ferme et définitif sur lui, mais il partage tout de même dans ce film une vraie scène avec Taylor où il est là aussi tout à fait crédible[spoiler](la fameuse scène de la tente, qui a pourtant tous les défauts du monde !).[/spoiler]
Donc bon, en bref, c'est toujours pas le genre de film et de cinéma qui me parle particulièrement, je trouve pleins de défauts à cette saga, mais je trouve quand même que cet opus, plus orienté action, se défend en terme de divertissement. La fin est cependant foirée pour moi. Autant à la fin des épisodes 1 et 2, j'ai trouvé qu'on avait réussi à créer une ouverture sur la suite, autant là pas du tout. Ça pourrait limite s'arrêter à la fin de cet épisode, je n'aurais pas ressenti de frustration particulière. [spoiler]L'ouverture sur la suite c'est "et maintenant le mariage", sauf que non, ce n'est pas une vraie ouverture, car ça ne créée en soit rien en terme d'intrigue. "Est-ce que Alice organisera suffisamment bien ce mariage ?" on s'en fout un peu. Bella a fait son choix, et à partir de là, l'intérêt autour de son couple est retombé. A ce titre, il ne m'aurait pas dérangé qu'on s'arrête là, et que chacun ait le loisir d'imaginer leur vie de couple future.
Clairement, avec les années, c'est toujours pas devenu le genre de cinéma que j'aime ou qui m'attire particulièrement. Après, je trouve que, techniquement, le film se défend. Si on passe outre les maquillages absolument dégueulasses (les coiffures aussi, mais je les qualifierais plus de "datées dans le temps" et de "plus à la mode" que de mal faites ; on est vraiment sur un condensé de style des années 2000 qui me rendrait presque nostalgique) l'univers visuel n'est pas déplaisant, on arrive a créer des ambiances bien différentes selon les lieux où on se trouve, avec parfois un sens de l'esthétisme assez certain
Voilà pour le positif, comme on dit, maintenant il va quand même falloir passer à ce qui fâche. Même en me mettant dans un mood "film pour ados", qui peut me permettre de passer l'éponge sur certains clichés, par exemple le fait de caser des torses musclés dès que possible, ou le caractère totalement excessif de la réaction de Bella face à la situation, je n'arrive pas à m'enlever de la tête que ces films sont, jusqu'à présents (je ne préjuge pas de la suite, même si bon, j'avoue avoir des attentes assez faibles), affreusement mal écrits. Les ficelles narratives sont tellement énormes que ce ne sont plus des ficelles, ce sont des cordes.
Si je prend la saga dans son ensemble : qu'est ce qui s'est passé dans la vie de l'auteure, elle a tapé "comment écrire un triangle amoureux" sur Google et elle a appliqué à la lettre ce qu'elle a lu ? On a donc le film n°1 centré sur le bad guy, le beau mais ténébreux et insaisissable Edward, premier crush de la naïve Bella qui ne pourra jamais l'oublier. Puis le film n°2 sur le good guy, l'adorable Jacob, toujours prêt à aider les autres, sa gentillesse et son physique plait à Bella, même si elle ne peut oublier Edward. Puis avec un film n°3 qui s'appelle "Hésitation", je pense pouvoir dire sans trop me tromper que Bella va... HÉSITER !!! Eh ouais, vous vous y attendez pas à celle-là tellement c'était subtile ! Et à la fin elle choisira le bad guy parce que les filles choisissent toujours le bad guy.
Si je prend ce seul épisode, comme dans le premier, je regrette un suspense qui n'en est pas vraiment un. On joue sur deux sources de suspense. D'abord, est-ce que le personnage d'Edward disparaît pour de vrai ? Le suspense est de courte durée, car au bout d'à tout casser 10 minutes d'attente on le fait réapparaître et on nous dit clairement que non. Et même si on ne nous l'avait pas dit, on le savait quand même. C'est une saga, c'est le film n°2, non le héros ne peut pas disparaître si tôt, sinon tu n'as plus de saga. Ensuite, [spoiler]est-ce que le personnage d'Edward va mourir ? Et là, même problème, c'est un faux suspense, je viens d'expliquer pourquoi.[/spoiler] J'ai du mal à considérer la vraie nature de Jacob comme un point de suspense. C'est un peu comme le "je suis ton père" de Star Wars, même si vous n'avez jamais vu ces films, vous êtes au courant, donc c'est plus un spoiler. Mais peut-être que replacé dans le contexte de découverte totale de l'intrigue de l'époque ça avait pu apporter un truc, je ne sais pas.
Je regrette aussi une narration à la finesse d'un éléphant. Alors oui je veux bien qu'il faut quand même créer une intrigue intéressante et qui sort de l'ordinaire, mais on prend même pas la peine de justifier les choses. Pourquoi Bella ne tombe sous le charme QUE de gars "particuliers" ? Genre ce garçon du lycée, qui lui tourne autour depuis le début, ils sont amis, il est gentil, il est pas vilain, et c'est tout. Il se passe rien, Bella lui laissera jamais sa chance, et on cherche même pas à donner le début d'une explication, alors qu'il aurait suffit de lui trouver une tare rédhibitoire quelconque. Ou cette obsession de Bella pour l'immortalité, devenir elle-même un vampire, se torturer l'esprit en se demandant si quand elle sera vieille Edward l'aimera encore, alors qu'elle a que 18 ans... On a un peu envie de lui dire qu'elle le connaît depuis 3 semaines et demi, qu'elle devrait peut-être vivre au jour le jour, je ne sais pas, se laisser 3-4 ans (rien du tout quoi au regard d'une vie d'immortalité) avant de décider, toussa toussa. Mais non, absolument personne ne l'envisage, et on ne justifie jamais cette urgence. [spoiler]Puis ce qui m'a sûrement le plus amusé : pourquoi la SEULE conversation qu'ont Bella et Edward avant que Edward la lâche comme une vieille chaussette sert à nous révéler l'existence des Volturi ? Non, ce n'est sûrement pas parce qu'ils vont intervenir dans l'histoire avant la fin du film, ha ha ha... Ah ben si, c'est pour ça. Voilà, voilà.
Mais encore, ça, je peux faire avec ; c'est ce que je disais plus tôt, c'est juste un film pour ados, ça a jamais été vendu comme un thriller psychologique remarquable. Ce qui me gène bien plus, c'est la vision du couple, de l'amour, de la femme, etc... Qu'on véhicule à travers cette intrigue. C'est juste une catastrophe sur toute la ligne pour moi. Autant, même si j'ai passé l'âge de tomber en pâmoison devant les premiers pectoraux gonflés que je croise, la construction du personnage de Jacob peut se défendre. Voila, c'est le gars qui est beau et sympa, qui a une culture un peu exotique et qui passe bien à l'écran, on a des raisons assez simples de comprendre l'attirance naissante. Mais le personnage d'Edward on en parle ? Mi-paternaliste, moi le mâle je suis là pour protéger la femelle qui ne peut se débrouiller seule, mi-ton ex jaloux prêt à casser la gueule de ton nouveau copain pour pas te laisser refaire ta vie, même si c'est à vos yeux le plus bel homme au monde, c'est quoi au juste à part un stalker creepy ? Leur rivalité vaut à peine mieux. Si on l'avait justifié uniquement par de vieilles querelles familiales, pourquoi pas, mais non, on en a fait un combat de coqs, où l'avis de Bella n'a finalement que peu d'importance. Enfin je ne sais pas, cette brave Bella, elle fait encore ce qu'elle veut de sa vie et de son cul ! J'ai beaucoup de mal avec l'idée qu'on ait fait tripper toute une génération de gamines sur ce profil de personnage, et de relation, qui correspondent juste à des situations toxiques et DANGEREUSES dans la vraie vie.
Si j'intellectualise un peu moins, je reconnais qu'on peut trouver un côté accrocheur à cette rivalité, notamment sur la fin, qui a le mérite de créer une véritable ouverture sur la suite. Plus largement, je crois que ce film marque la fin de la phase "je pose les bases de l'intrigue", et qu'on a désormais les cartes en mains pour développer une intrigue un peu plus fouillée et peut-être (je l'espère en tout cas) moins linéaire et cousue de fil blanc. Je ne dirais pas que j'ai hâte de voir la suite, faut pas exagérer non plus au vu de mon opinion globale qui reste très mitigée, mais je ne peux nier une certaine curiosité tout de même.
D'un côté, c'est le genre de film qu'on a un peu envie d'aimer avant même qu'il commence. Ok, il ne réinvente pas la roue, c'est sûr, mais il exploite des thèmes et des situations qu'on connaît tous, qui fonctionnent toujours et dans lesquels on se projette facilement. La bande de potes, la coloc, la jeunesse, les problèmes d'argent, la jalousie, l'amour... Ça parle à tout le monde quoi. Vous ajoutez à ça une réalisation propre et une bande d'acteurs talentueux, sympathiques et qui chaaaaaaangent un peu. Franchement, on n'en a pas tous un peu mare de voir Kad Merad, Franck Dubosc ou la bande à Fifi dans toutes les comédies françaises ?! Et tout ça, bah ça fait un film qui fonctionne et qu'on prend plaisir à voir.
Mais d'un autre côté, je n'ai tellement pas accroché à son humour caca prout vomis chatte bite que ça vient un peu tout gâcher. Il y avait des moments lumineux, où j'étais complètement dans le film, et vlan, la blague ou la scène de trop, qui te fait complètement sortir du film, de l'histoire, et de laisse un goût amer. L'impression d'un film bien mais gâché, qui aurait pu être tellement mieux, tellement plus sincère et touchant si on avait eu un autre traitement de l'intrigue et une écriture plus fine.
C'est con, car ce n'est vraiment pas la majorité du film, en terme de temps à l'écran, c'est même complètement minoritaire. Mais je n'arrive pas à passer outre et à mieux noter ce film pour cette raison.
Après c'est sûr qu'il y aussi de nombreuses faiblesses. Le film n'arrive pas vraiment à capitaliser sur cet énorme point positif, et de nombreux éléments de l'intrigue s'avèrent assez prévisibles, car exploitent, eux, des retournements de situation et jump scare déjà vu 1 000 fois et l'ensemble est surtout trop linéaire. Le film aurait aussi mérité d'être un peu plus long pour vraiment creuser les choses et proposer une fin un peu moins précipitée. Au niveau du développement des personnages on va également rester sur quelque chose d'assez basique, si ce n'est cliché.
Mais je ne sais pas tout à fait pourquoi, j'ai malgré cela une vraie sympathie pour ce film, et n'ai pas envie de le sanctionner sévèrement pour cela. J'ai également de la sympathie pour l'actrice principale, Madelaine Petsch. Déjà parce que c'est la seule jeune actrice qui m'a interpellée positivement dans Riverdale (peut-être parce qu'elle avait le personnage le moins creux aussi ?). Ensuite parce qu'elle s'aventure là dans un tout autre registre, et fait, ma foi, ça très bien. Elle porte vraiment le film sur ses épaules, c'est son personnage qui est au cœur de tout le processus. Être crédible dans ce genre de rôle à 25 ans, c'est pas donné à tout le monde. Même si elle a encore du chemin à faire et des choses à apprendre, même si des petits génies au même âge font ça mieux qu'elle (exemple : Timothée Chalamet), elle a quand même le mérite de le faire.
Sauf que cette ambiance ne fait pas tout, et j'ai assez vite trouvé que le film tournait un peu en rond. Il manque je pense un véritable enjeu à cette histoire, ce qui ne le rend pas forcément creux, car je pense qu'il m'a quand même apporté quelque chose, mais un peu plat émotionnellement parlant. Sur le papier, les thèmes esquissés par ce film me parlaient complètement, mais dans les faits, ils ne m'ont pas atteint autant que je l’espérais.
Le twist du milieu du film a l'immense mérite de remettre une pièce dans la machine et de raviver l'intérêt du spectateur pour l'intrigue, par l'introduction de nouvelles thématiques et de nouveaux personnages. La façon dont on mêle la réalité et la fiction n'a rien de révolutionnaire, mais est plaisante, car c'est fait sans volonté de "perdre" le spectateur dans une intrigue à tiroirs trop prise de tête, qui n'aurait pas collé, je pense, au cadre et à la douceur du film.
Cette seconde moitié présente plus d'enjeux que la première, et se révèle à mon sens plus touchante. Ce qui pèchera cependant, c'est la conclusion. Le côté ouvert ne m'a pas dérangé du tout, mais j'ai trouvé là encore ça un peu sans relief. On sent d'un bout à l'autre l'envie de faire un film assez consensuel, qui n'est pas clivant, devant lequel il serait difficile de dire "je n'ai pas aimé". Je trouve que ce manque de parti pris fort est regrettable, et d'une certaine façon d'autant plus quand on fait par ailleurs tant de références au cinéma de Bergman. On sent clairement une volonté de rendre hommage à son travail, de retranscrire l'émotion que la réalisatrice a certainement eu en se rendant sur cette île ou en regardant ses films, mais on peine à y trouver un écho avec l'intrigue. Cela rend les multiples références à son cinéma presque "de trop" ou en tout cas accessoires dans le film. On aurait pu le tourner dans un autre lieu, sans y faire aucune référence à Bergman, et l'intrigue aurait fonctionné aussi.
Je n'ai pas l'impression de très bien vendre le film, et je m'en excuse, car dans le fond, je l'ai pourtant apprécié. J'ai sincèrement passé un très agréable moment en le regardant. Sa qualité technique est indéniable, les acteurs sont convaincants et la BO soignée couronne le tout. Sauf que je pense qu'il vaut mieux le prendre, sans vouloir être péjorative, comme un "petit film d'été" qui vous offre une jolie et légère escapade en Suède, plutôt que comme un film "intello", avec une profondeur psychologique digne de Bergman ; les choses ne sont pas forcément claires dans la communication autour du film. Par exemple, ça ne m'étonne pas une seule seconde qu'il soit reparti bredouille à Cannes, à mon sens ce n'est pas le genre de film que l'on recherche sur ce festival, il n'est pas assez osé et clinquant (et la meilleure preuve de ce que je dis est Titane, le film qui a gagné la palme cette année !). Mais ça n'en fait pas pour autant un film pas bien ou qui ne mérite pas qu'on s'y intéresse, c'est même un film que je pourrais totalement conseiller autour de moi, et dont je vais garder sans aucun doute un agréable souvenir.
Donc en version courte : c'est un film qui m'a plu d'abord par la qualité de son écriture. Son originalité, qui nous surprend jusqu'à la fin, sa folie et son humour subtile et grinçant, mais pas trash, plus mature que dans d'autres films du réalisateur (Memories of Murder notamment, qui m'a personnellement dérangé), qui seront certainement évidents et accessibles pour tous les spectateurs, même les moins sensibles au cinéma d'art et d'essai. Il m'a plu ensuite par sa qualité technique, la mise en scène est millimétrée, comme le jeu des acteurs. Les décors sont riches, la photographie est on ne peut plus propre. Et en même temps, on garde de la personnalité et du cachet, ce qui est n'est pas toujours le cas des films "trop" parfaits techniquement. Qu'est-ce qui a manqué pour me séduire totalement ? Clairement du rythme. Plus précisément un rythme plus constant (pas forcément plus rapide). Certains passages étaient clairement de trop pour moi et auraient pu (dû ?) être éliminés, et à côté de ça d'autres passages passent tellement vite qu'on n'arrive pas complètement à les apprécier.
Alexis Michalik ne s'en cache d'ailleurs absolument pas, c'est après avoir vu Shakespeare in love qu'il a eu l'idée de cette pièce de théâtre, qui au vu de son succès, a été adaptée au cinéma.
Est-ce un défaut ? A en juger par mon plaisir au visionnage : NON !
J'adore Cyrano de Bergerac, c'est peut-être bien la pièce de théâtre que je préfère, et clairement, ce film fait du bon gros fan-service, et est complètement venu me cueillir. J'étais une proie facile, mais le film saura aussi, je pense, rester complètement accessible pour quelqu'un qui n'a jamais vu ou lu cette pièce. Faut pas s'inquiéter sous prétexte qu'on s'attaque à un classique. Il n'y a pas un brin de prétention dans ce film, son style est au contraire très populaire - ce n'est pas un gros mot. C'est un film fait pour plaire au plus grand nombre, avec un scénario simple mais efficace, des personnages attachants, un humour bien dosé, des acteurs, costumes et décors convaincants. Parfois il ne faut pas trop intellectualiser les choses, juste se laisser porter par le film, et apprécier son moment. C'est ce que j'ai fait, et ça fait une liste or.
Mais sans que je sache trop pourquoi, ce film, qui sur le papier avait a peu près tout pour me plaire, n'est pas venu me cueillir, et m'a moins touché que d'autres films du même genre, ou d'autres films sur les mêmes thèmes. Par exemple, Unicorn Store, que j'ai vu il n'y a pas si longtemps, m'a plus touché et plus fait réfléchir, sur le même sujet du passage à l'age adulte. Il me restera également sans trop de doute plus longtemps en mémoire, avec sa folie douce et son côté hyper feel good.
Lady Bird est donc un film que j'ai regardé avec plaisir, vraiment, je ne me suis pas ennuyée un seul instant en le regardant, mais je le trouve quand même un peu inconsistant. On aurait peut-être dû partir plus franchement soit dans la direction du drame, soit dans la direction de l'humour (les deux auraient pu fonctionner), et assumer ce choix pour créer un film plus tranché, avec plus de personnalité et d'engagement. Un film peut-être moins consensuel, mais finalement un film plus marquant.
Grand film donc rien que pour ça. Après, j'avoue que le scénario m'a moins marqué. S'il n'y avait pas eu cette réalisation exceptionnelle, il aurait même pu sembler fade et banal. C'est un mélo très bien fait et d'une grande finesse, mais un mélo quand même, quoi.
Bon après, une fois qu'on y est, c'est effectivement une très jolie romance, comme je l'ai annoncé plus tôt, superbement mise en valeur par la réalisation, qui lui donne une grande puissance et qui fait que ça nous reste en mémoire un bon petit moment. L'ensemble reste donc un film que j'ai aimé, un film qui m'a touché, un film qui m'a marqué, et un film que je pourrais conseiller sans aucun doute. La meilleure preuve est la liste dans laquelle je le classe, je ne l'aurais clairement pas mis là si je n'avais pas passé un excellent moment. Mais ce n'est pas tout à fait le film parfait, parfois annoncé et que j’espérais peut-être un peu trop, à mon sens en tout cas.
Sauf que dès les premières minutes, j'ai compris que j'allais être déçue. Dès le début, j'ai trouvé qu'on traitait son sujet sous un angle enfantin / puéril qui m'a vraiment dérangé et qui ne nous quittera pas jusqu'à la fin. Sans déconner, l'une des premières scènes du film, c'est "je suis dans le corps d'une femme, trop lol, je peux tripoter mes nichons".
Par ailleurs, j'ai eu un peu de mal à saisir ce qu'on a réellement cherché à nous raconter. On mélange trop de thèmes pour moi, manquant de les traiter correctement. [spoiler]Je ne reviens pas sur l'aspect basculement dans le corps d'un autre sexe et différences de comportement entre les femmes et les hommes, j'ai déjà dit ce que j'en pensais... Je pense plutôt à cette relation amoureuse qu'on vient clairement nous imposer, alors qu'en terme de scénario, elle est sacrément bancale. Les personnages n'ont jamais de contacts directs, et même au contraire, semblent s'agacer plus qu'autre chose. On développe même d'autres relations, avec d'autres personnages, qui semblent presque plus légitimes. La relation entre Taki et Miki aurait ainsi pu être touchante si on l'avait voulu. Il en va de même pour la relation entre Mitsuha et Tessie. Sauf que non, on décide complètement arbitrairement que ce n'est pas digne d'intérêt. Avant même cela, la base du film, le souhait de Mitsuha de devenir "un beau garçon à Tokyo" m'a semblé assez lunaire. Autant on explique très bien son sentiment d'être étriquée dans son village, et de vouloir voir plus grand, mais devenir un garçon, ça tombe juste comme un cheveu sur la soupe. Puis cette amnésie des personnages qui sort de nulle part, je ne sais même pas quoi en dire tellement ça me passe au-dessus.
Finalement, quand je liste ces petites choses qui m'ont gêné, je me rend compte qu'il y a un dénominateur commun : l'aspect fantastique du récit, qui est, je trouve, complètement sous développé. C'est très "ta gueule c'est magique" avec aucune tentative de justification, ou de rendre ça "crédible". C'est vraiment ça qui a fait que je ne suis jamais rentrée dedans. Après réflexion, je reprochais déjà un peu cela à Voyage vers Agartha, un précédent film de ce Makoto Shinkai. Mais ça m'avait bien moins dérangé, car ce film est bien plus ancré dans un style aventure/action, finalement annoncé dès le départ comme assez enfantin, et ça n'avait pas empêché un vrai développement plus sensible, notamment des personnages, quand il le fallait. Alors que là, avec Your Name. on a un film qui est présenté comme un film avec une visée émotionnelle qui je n'a jamais su m'atteindre, car cette touche fantastique mal maîtrisée à fait que je me suis focalisée dessus et que j'ai oublié le reste. Les enjeux, les personnages, leurs sentiments, une éventuelle empathie avec eux, la beauté de la chose, je ne les ai juste pas vu, pas ressenti. Clairement, pour moi ça a fait plus de mal que de bien cette touche fantastique. On aurait peut-être dû rester plus sobre, plus terre à terre, plus universel ; par exemple en jouant plus clairement sur un thème comme l'amour à distance.
Alors oui, c'est sûr que ça reste un film très joli, je ne lui enlèverais pas cette qualité. Les images sont superbes, la musique est immersive, c'est bien produit. Mais pour moi ça n'excuse pas un scénario bancal à ce point. J'aurais limite préféré un film contemplatif qui ne nous raconte pas grand chose, car ça m'aurait moins déçue, que ce film qui veut nous faire croire qu'il va y avoir message profond et universel, alors que c'est du flan. La hype autour de ce film me dépasse totalement, ce réalisateur en a fait de bien meilleurs je pense. Je vais même pas vous en citer un en particulier, car TOUT ses autres films que j'ai vus, je les ai trouvé meilleurs que celui-ci.
J'ajoute que comme le film n'a pas spécialement bien marché, ça m'a conforté dans mon idée de film moyen et dispensable.
Mais il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis, car j'ai finalement passé un très bon moment devant ce film, parce que je l'ai tout simplement trouvé distrayant et hyper catchy, en un mot, efficace. Ce qui avec le recule est vraiment LE truc qui m'a le plus gêné dans Rogue One : je me suis faite chier en le regardant. Alors que dans ce film, on a tout de suite des personnages auxquels on s'attache, des enjeux clairs, un bon rythme, un juste équilibre entre les phases d'action et le reste. Et c'est probablement ce qu'on attend en priorité d'un film Star Wars, et plus largement d'un blockbuster, non ?
Après oui, je suis d'accord le scénario ne réinvente clairement pas la roue. C'est un scénario de film d'aventure / space western très basique, la plupart des retournements de situation sont poussifs et attendus, et je n'ai toujours pas compris l'intérêt du cliffhanger final.
Plutôt que ces défauts, je préfère retenir le fait que ce soit un film qui exploite extrêmement bien l'univers plus large dans lequel il s'inscrit, et qu'on arrive complètement à se raccrocher utilement à la saga principale. Ce n'est pas indispensable, c'est sûr, mais ça nous donne de petites informations sympathiques sur Han Solo, Chewbacca et sur le Faucon Millenium, qui sont quand même sans trop de doute les éléments les plus marquants de la trilogie initiale. On était d'une certaine façon conquis avant même que sa commence. Oui, c'est du fan service, non, ce n'est pas du gros mot, surtout quand on parle d'une saga de ce genre. Et là encore, avec du recule, c'est une des choses qui manquaient cruellement à Rogue One, qui était trop "hors sol" par rapport à la saga principale.
Le film a connu quelques problèmes de réalisation, avant que Ron Howard récupère le projet, dans lequel d'autres réalisateurs avaient déjà mis les mains. On ne saura jamais qui est responsable de quoi, mais ces difficultés de réalisation ne se voient pas à l'écran. On propose au contraire une réalisation harmonieuse, une mise en scène qui fonctionne, et qui ne trahissent pas le style de la saga. La photographie est peut-être un peu trop bleuté-grisâtre-chelou mais il y a tout de même de superbes décors et paysages. La BO est conforme à ce qu'on peu attendre d'un film Star Wars.
J'ai en revanche trouvé l'interprétation faiblarde. Alden Ehrenreich ne m'a définitivement jamais convaincu. Je ne trouve grâce qu'à sa gestuelle, qui transmet une certaine énergie et reprend bien le style imposé par Harrison Ford, mais en restant naturelle. Ça ne fait pas imitation réfléchie à l'écran, alors que c'est pourtant ce que c'est. Je ne suis vraiment pas fan d'Emilia Clarke qui est une actrice que je trouve grimaçante. Elle joue mieux dans ce film que dans d'autres (Avant toi, par exemple) mais ça reste une actrice que je trouve complètement quelconque et surcotée. On a également connu Woody Harrelson plus inspiré. Aussi étrange que ça puisse paraître, c'est finalement Donald Glover, dans le rôle de Lando Calrissian, je crois, que j'ai trouvé le plus convainquant. Son personnage est là pour être drôle, caricatural, ridicule, ça ne nécessite pas un talent d'interprétation incroyable, mais je trouve tout simplement que ça marche.
Certains trouveront sûrement ça un peu poussif par moment, il est d'ailleurs vraie que certaines scènes manquent clairement de finesse et de subtilité
D'un côté, je reconnais la nécessité, pour un biopic, de respecter les faits, et de les retranscrire les plus fidèlement possible. Ici, on est face à une histoire qui n'est clairement pas très fun, et même assez triste ; ça n'aurait aucun sens de nous faire croire du contraire. Au XIXème siècle, la vie était dure pour tout le monde, il fallait vivre avec la pauvreté, le risque de famine, les maladies incurables comme la tuberculose. Il y avait des deuils dans toutes les familles, principalement chez les enfants, qui étaient les plus fragiles. Le travail était dur aussi, on trouvait normal qu'un facteur fasse 30 km à pieds tous les jours, pendant 10h. Et d'une certaine façon, j'ai apprécié la volonté d'authenticité qu'on a mis dans ce film.
Mais, grand mais, d'un autre côté, quand on a une histoire qui est déjà dure, ce n'est pas la peine d'en rajouter. Ce n'est pas la peine d'avoir une narration mollassonne, mélodramatique et larmoyante. Ce n'est pas la peine de demander à ses acteurs de jouer d'une façon aussi déprimante, comme s'ils avaient toute la misère du monde sur leurs épaules. Jacques Gamblin est un très bon acteur, mais impossible d'apprécier son jeu. Et c'est d'autant plus pas la peine, quand la réalisation avait tellement de choses plus lumineuses à mettre en avant. Il faut attendre genre 5 minutes avant la fin du film pour ENFIN voir pour de vrai ce fameux palais. Pour que la réalisation nous offre enfin une vue artistique et d'ensemble de ce monument, et non des bribes par-ci, par-là, qui rendent impossible l'appréciation de l'évolution de la construction. Alors que bon, clairement, moi je suis venue pour ça, pas pour voir un drame déprimant ! L'amour qui existait entre le père et sa fille, qui est le fondement de cette construction n'est pas assez mis en avant et illustré. En même temps, le choix d'un personnage qui ne parle quasiment pas n'aide, là encore, pas à venir créer une émotion positive.
C'est une bonne histoire, mais une mauvaise fiction, car c'est un film mal construit. On a accordé beaucoup trop de temps à ce qui n'est pas "vendeur", pas cinématographique, et forcément pas assez à ce qui l'est. Ce n'est tout simplement pas le film que j'aurais aimé voir sur cette histoire, et je n'ai donc pas pris plaisir à le regarder. Je conseille uniquement pour l'aspect informatif.
On en vient à la 2ème grosse qualité du film selon moi : sa sobriété. On ne se pose pas comme le porte-drapeau de je ne sais quelle cause, on ne s'inscrit pas dans un cadre trop grand pour soi, on raconte une histoire individuelle, sans fard et dans toute sa simplicité. Elle est juste faite de belles rencontres et de petits gestes et victoires du quotidien. On ne cherche pas à faire passer les patients ou les soignants pour des sur-hommes, il n'y a pas d'happy end miraculeux, là encore, on cherche juste à raconter les choses comme elles se sont passées. La notion de temps, de lenteur du processus, jusqu'au choix du titre, est vraiment très importante dans ce film, et renforce son réalisme.
L'humanité qui transpire du film en font sa 3ème principale qualité pour moi. Car la plus grosse peur que j'avais avec ce film, ce n'était pas qu'il manque de justesse - vu qui le fait, je savais qu'il allait être juste - mais c'est au contraire qu'il tourne trop au "documentaire". A la description froide et clinique des faits, mais sans y ajouter un supplément d'âme. C'est ce que je reprochais par exemple à The Sessions de Ben Lewin, qui parlait des relations sexuelles des personnes ayant un handicap physique. Mais pas du tout, car on a su désamorcer la gravité du sujet, par de l'humour et une flopée de personnages lumineux, portés par un casting crédible, une réalisation soignée, et un sens du scénario et du rythme qui arrivent vraiment à jouer avec nos émotions.
Je n'ai pas grand chose à ajouter, beaucoup de choses ayant déjà été dites sur ce film dans les autres commentaires ou ailleurs. Je me contenterais donc de souligner encore une fois sa qualité, et de dire que je le conseille sans aucun doute.
Notamment, je reconnais sans aucun mal l’immense originalité du film, qui constitue sans aucun doute sa plus grande qualité. D'une scène à l'autre, le film ne cesse de nous étonner et de nous embarquer dans un univers inédit. Originalité multiple en plus. Déjà, dans son ambiance si immorale dont je parle dès le début de ce commentaire, clairement, j'ai rarement vu ça, aussi flagrant et aussi assumé d'un bout à l'autre du film. Ensuite, dans son puissant personnage principal. Rosamund Pike a vraiment le don de trouver des personnages féminins hors du commun à interpréter, car là encore, j'ai rarement vu ça (difficile de ne pas penser à Gone Girl quand on regarde ce film, puisque c'est certainement la dernière fois que j'ai vu un personnage féminin avec une envergure similaire, et il était déjà joué par Rosamund Pike). Enfin dans son thème. On parle beaucoup aujourd'hui de représentation au cinéma, mais presque uniquement sous l'angle de la couleur de peau, l'âge est également un point de crispation. Les personnes âgées n'ont aucune place dans les médias, ne sont jamais montrées au cinéma, et même si c'est fait avec un raisonnement par l'absurde, ce film a le mérite de traiter d'une vraie problématique liée au grand âge, qui est la façon dont on s'occupe des personnes âgées quand elles ne sont plus capables de s'occuper d'elles-mêmes, et les maltraitances que ça implique parfois. A ma connaissance, ce genre de thème n'a intéressé aucun cinéaste avant ce film.
Rosamund Pike, d'une grande justesse dans son interprétation, est hyper crédible dans son rôle et porte vraiment le film sur ses épaules. Dianne Wiest m'a bien plu, notamment lorsqu’elle joue les aspects les plus "noirs" de son personnage, qui apportent un côté d'autant plus inattendu au film. Je ne connaissais pas Eiza González, on la sent moins technique et plus intuitive dans son interprétation, mais elle campe tout de même de façon crédible son personnage, et je l'ai trouvé assez pétillante. C'est chouette de revoir Peter Dinklage au cinéma, c'est vraiment pas moi qui dirais le contraire, mais le pauvre, il n'a vraiment pas été aidé par son personnage. Ce n'est pas qu'il ne joue pas bien, c'est que l'écriture de son personnage ne le rend pas crédible. Il est caricatural à souhait, dans son côté colérique qui tente de se contrôler, le côté mafia russe n'est pas du tout réaliste, on dirait un vilain de dessin animé quoi. Plus gros problème encore, on utilise son handicap, malheureusement, pour nourrir encore un peu plus le côté caricatural et ridicule du personnage, ce qui moralement me pose un gros souci. On parlait de représentation plus tôt, le handicap aussi est un problème, et ce n'est certainement pas comme ça qu'on fera du bien à la cause.
La réalisation du film est propre, avec des cadrages ultra précis, mais pas forcément de la façon que j'aime dire qu'une réalisation est propre. Ça fait un peu trop "film dans lequel on a mis des moyens". L'argent se voit à l'écran, dans les costumes, les décors, les véhicules, la qualité des scènes d'action. Sauf qu'on ne peut acheter ni le charme ni la personnalité, qui manquent cruellement à la réalisation. C'est souvent les films avec des budgets un peu plus riquiqui qui, par obligation, se montrent plus inventifs et percutants dans leurs mises en scène. J'ai également trouvé la BO trop présente tendance musique répétitive et stridente qui t'agace très vite.
Du point de vue du rythme le film est régulier et se suit avec un certain plaisir. Après, à la façon de beaucoup de film qui tendent vers l'action, il y a un moment on bascule vers quelque chose de trop "gros". C'est à dire que même quand on est bon public on a ses limites. On veut bien se prendre au jeu et accepter certaines énormités scénaristiques parce qu'elles participent au show, mais si on va trop loin, il y a un moment où le charme se rompt et où on bascule vers autre chose de plus désagréable, et qui nous fait regarder le film avec scepticisme. Pour ma part, la seconde partie du film correspond complètement à cet état, il y a un moment où j'ai arrêté de vouloir y croire et de prendre le film au sérieux.
Par ailleurs, l'humour du film ne m'a personnellement pas atteinte du tout. J'ai bien vu qu'on a tenté de partir sur un humour noir qui fait grincer des dents, mais qui nous fait quand même rire, non sans une pointe de honte parfois, sauf que ça n'a pas du tout pris sur moi. Je ne crois pas avoir souri à un seul moment du film... Peut-être parce qu'on n'arrive à aucun moment à venir créer une vraie proximité entre le personnage principal et le spectateur. On ne se sent pas "complice" de ses méfaits, mais pour ma part j'étais vraiment dans le jugement. A la différence de la série télé Dexter ou d'Amy de Gone Girl dont je parlais plus tôt, je n'ai pas vu une "héroïne" en Marla. Qu'elle "gagne" ou pas à la fin, je m'en fichais un peu quoi. Ce qui est regrettable également, c'est qu'on n'a pas un autre personnage auquel s'accrocher. Ce n'est pas le personnage ultra mal écrit et tout aussi immoral de Peter Dinklage qui viendra renverser la vapeur ; et les autres personnages sont trop secondaires pour qu'on s'y attache vraiment. Tout cela a tendance à renforcer l'aspect froid du film, que je regrettais déjà dans la réalisation. Et au final, quand je pèse le pour et le contre, je tire un bilan pas très glorieux de l'ensemble.
Je cherche aussi toujours l'intrigue de ce film. Les précédents ne brillait déjà pas par la qualité de leur écriture, mais là on atteint des sommets. Puis les précédents avait au moins un côté distrayant / film d'action qui nous maintenait en éveil, ce film-ci n'a même pas ça, et s'avère juste lent et sans aucun rythme. On n'a aucun antagoniste crédible de tout le film, ce qui ne provoque aucun enjeu. On assiste donc juste au mariage de Bella et Edward, à leur lune de miel, et à leur vie de jeunes mariés, où on distille au passage, comme depuis le début de cette saga, tous les poncifs rances possibles et imaginables du couple "idéal". Il faut donc se marier vierge, en robe blanche, au bras de son papa, symbolisant le passage de l'autorité de son père à celle de son mari, on se marie bien entendu juste pour avoir des enfants et fonder une famille (#UnPapaUneMaman), enfants auxquels on donnera impérativement des prénoms inspirés de son histoire familiale par tradition réelle ou inventée, ça n'a que peu d'importance.
Entre deux clichés et du prosélytisme mormon, on tente vaguement de créer un suspense qui ne fonctionne absolument pas. Déjà parce qu'on sait qu'il y a un deuxième film, et qu'il faut bien un peu de matière pour faire ce deuxième film. Des personnages principaux notamment. [spoiler]Donc non, ni Bella ni Jacob ne peuvent mourir maintenant ![/spoiler] Mais aussi parce qu'on a visiblement abandonné toute envie de cohérence et d'explication rationnelle dans l'écriture de ces films.
Ça fait quand même trois films que Bella nous bassine toutes les 5 minutes qu'elle veut qu'Edward la change en vampire là tout de suite immédiatement et que lui ne voulait pas, ah bah plus maintenant, j'ai plus envie, laisse moi quelques jours encore comme humaine. On arrive même a nous présenter une ridicule "grève du sexe" par Edward jusqu'à ce qu'elle se transforme, en contradiction totale avec les autres films. On renverse complètement la personne qui demandait à être transformée, et celle qui refuse. [spoiler]Puis une fois qu'elle est enceinte "ah bah non, maintenant c'est plus possible". Pourquoi ?! On ne le saura jamais. Je ne demande pas du grand art ou de la subtilité, mais juste une explication. Quand on écrit un livre ou réalise un film, on en est le maître, n'importe quelle explication peut passer, à condition qu'elle soit formulée et bien amenée. Exemple en l'espèce : Carlisle est une figure d'autorité à double titre, il est le patriarche et il est médecin, il aurait suffit qu'il nous explique qu'il a fait des recherches sur le sujet, que 3 siècles plus tôt s'est arrivé et ça c'est mal passé, et on en parle plus. Bah non, même ça on n'en était pas capable, c'est dire à quel point l'écriture est nulle. Y a t-il un début de logique d'ailleurs dans la grossesse de Bella ? Et surtout dans la vitesse à laquelle ça va ? Pas le moins du monde. Je comprends "l'intérêt" de la manœuvre, en terme de rythme pour le film, et parce que comme ça on n'a pas besoin de se casser le cul à trouver une excuse pour subtiliser Bella pendant 9 mois à sa famille, mais en terme de scénario, on n'avance jamais aucune explication. J'en reviens à ce que je disais plus tôt, Carlisle aurait pu donner n'importe quelle explication, on l'aurait acceptée. Mais au lieu de ça on se contente de nous dire "le bébé est puissant". Ok. J'ai aussi même pas envie de parler de la scène de l'accouchement, tant elle était ridicule, et à 80% en hors champ comme ça on n'a surtout pas besoin de donner d'explication, genre sur l'injection du venin, etc.[/spoiler]
Puis bon, on en parle des loups garous et de leurs histoires à la con de qui pisse le plus loin, qui est le chef de qui, qui doit obéir à qui, qui va coucher avec qui ? Qui semblent avoir été mises là juste parce qu'on avait 2h de film à meubler, et que rien qu'avec ça, on couvre au moins une demi-heure, et qu'on peut pas se permettre de cracher dessus vu la vacuité du scénario. A part ça, ça n'apporte ABSOLUMENT RIEN au film. Par même une vraie scène de baston qui aurait pu être distrayante. [spoiler]Puis là encore, cohérence les gars ! C'était quand même pas un secret que Bella et Edward allait se marier, potentiellement avoir des enfants, etc... Si vraiment ça vous posait un problème, fallait la tuer tout de suite. Et me sortez pas l'excuse du "pacte", vu comment les loups garous le respectent dans cet épisode, le résultat aurait été exactement le même.[/spoiler]
C'était déjà pas très glorieux tout cela, mais la fin du film touche vraiment le fond. [spoiler]Est-ce qu'on aurait pu faire une conclusion plus malsaine que Jacob qui "s’imprègne" de la fille de la meuf qu'il aime, mais qui en aime un autre, tout ça alors que ce n'est qu'un bébé ? Franchement, j'ai du mal à imaginer pire conclusion.[/spoiler] Il n'y a que la petite scène bonus dans le générique qui me redonne un semblant de foi dans la saga, où en tout cas qui semble confirmer tout ce que je dis depuis le début : on a coupé le livre en deux, mais ça a complètement déséquilibré les choses, puisque que toutes les actions intéressantes se trouvent a priori dans la seconde partie.
S'agissant des aspects techniques, l'univers visuel est égal à lui-même, si vous avez aimé dans les précédents, vous aimerez ici, si vous n'avez pas aimé, vous n'aimerez toujours pas. J'ai trouvé le style de réalisation moins précis et plus ringard que les précédents films de la saga [spoiler](je me répète, mais cette scène d'accouchement m'a vraiment choquée par sa nullité et son illisibilité).[/spoiler] Côté interprétation, je trouvais jusqu'à présent que Kristen Stewart était celle qui s'en tirait le mieux, à côté d'un Taylor Lautner sans grand talent d'acteur et d'un Robert Pattinson qui avait l'air de s'en foutre. L'écriture de son personnage dans ce film fait cependant qu'on ne la voit pas beaucoup [spoiler]et en plus, après recherche, je découvre que sa perte de poids dans le film est complètement assisté par du maquillage et des effets numériques, et qu'elle n'a donc pas perdu un gramme pour le film. Donc vraiment jusqu'au bout, une performance d'actrice qui ne présente rien de mémorable. Bref, rien de passionnant de ce côté non plus, mais j'ai cependant apprécié le fait de voir un petit peu plus le personnage de Rosalie interprété par Nikki Reed, pas tant parce qu'elle m'a bouleversé par son interprétation, mais juste parce qu'elle faisait parti de ces personnages secondaires inutiles jusqu'à présent, c'est sympa qu'elle ait quand même droit à quelques scènes, quoi.
Pour conclure en une phrase : le pire film de la saga (dont le niveau global est déjà pas ouf).